Le dîner d’État de Charles III à Versailles : polémique autour d’un festin royal à 2,3 millions d’euros

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Marc de Versailles Daily
Le 29 juillet 2024, la Galerie des Glaces du château de Versailles a servi d'écrin somptueux à un dîner d'État en l'honneur du roi Charles III, dont le coût final de 2,3 millions d'euros a déclenché une vive polémique. Ce montant record - le plus élevé jamais enregistré pour une réception présidentielle sous la Ve République - a relancé le débat sur le train de vie de l'Élysée dans un contexte économique tendu. Retour sur un événement protocolaire devenu un cas d'école des dépenses publiques.

Une visite d’État aux enjeux diplomatiques majeurs

Cette réception s’inscrivait dans la première visite officielle du monarque britannique en France depuis son couronnement. Le choix de Versailles plutôt que du palais de l’Élysée répondait à trois objectifs :

  1. Célébrer le 120e anniversaire de l’Entente cordiale
  2. Impressionner par le faste du lieu symbole de la monarchie française
  3. Effacer le souvenir de l’annulation du voyage prévu en mars 2023

« Versailles reste la meilleure carte de visite de la France pour les hôtes étrangers », justifiait un conseiller présidentiel (Le Figaro, 28/07/2024).

Le menu d’un dîner qui fera date

18h30 : Arrivée des 160 convives triés sur le volet, dont :

  • 12 ministres français et britanniques
  • 70 dirigeants d’entreprises
  • 15 artistes et intellectuels

19h15 : Menu servi sur vaisselle en porcelaine de Sèvres spécialement créée :

  • Langoustines bretonnes en gelée de champagne
  • Poularde de Bresse aux morilles
  • Fraises Gariguette en robe safran
  • Vins sélectionnés par le sommelier de l’Élysée (dont un Romanée-Conti 1999)

22h00 : Spectacle des Grandes Eaux spécialement reprogrammé avec musique baroque anglaise

Coût détaillé (source : Libération CheckNews) :

  • Location du château : 480 000€
  • Sécurité : 750 000€
  • Restauration : 620 000€
  • Décoration florale : 150 000€
  • Transport protocolaire : 300 000€

Le choc des chiffres

La révélation du coût total par la Cour des comptes le 30 juillet a provoqué une onde de choc :

Critiques politiques :

  • La Nupes dénonce « un banquet de l’Ancien Régime » (LFI)
  • LR parle d' »erreur d’appréciation en période d’austérité »
  • Le RN réclame un « plafonnement des dépenses protocolaires »

Défense de l’Élysée :
« Ce type d’événement génère des retombées touristiques et diplomatiques bien supérieures à son coût » (porte-parole présidentiel)

Réactions locales :
Les restaurateurs versaillais ont vu leurs réservations augmenter de 25% dans la semaine suivant l’événement (Chambre de commerce)

Impact et mesures post-événement

Conséquences immédiates :

  • Saisine de la commission des finances de l’Assemblée
  • Pétition citoyenne recueillant 120 000 signatures
  • Audit général des dépenses protocolaires

Changements concrets 3 mois après :

  1. Nouveau référentiel de coûts pour les réceptions d’État
  2. Plafond fixé à 1,5 million pour les dîners hors Élysée
  3. Transparence accrue avec publication systématique des budgets

Retombées économiques :

  • Augmentation de 18% des visites britanniques à Versailles
  • Contrats signés pour 80 millions € lors du forum économique organisé en marge

Quel avenir pour le faste républicain ?

Plusieurs scénarios sont envisagés :

  • Recentrage sur l’Élysée pour les prochains dîners
  • Mécénat privé pour partie du financement
  • Création d’un fonds dédié aux grandes réceptions

Un diplomate résume le dilemme : « La France doit choisir entre son rayonnement et l’exemplarité budgétaire » (Le Monde Diplomatique, octobre 2024).

Marc Dorier

Marc Dorier est un journaliste chevronné, reconnu pour son expertise dans le domaine des faits divers. Avec plus de quinze ans d’expérience sur le terrain, il couvre avec rigueur et réactivité les événements marquants de la région de Versailles et ses alentours. Son sens aigu de l’investigation et sa capacité à rendre compte des faits avec précision en font une référence dans le milieu journalistique local.