
Une arrivée sous tension en 2011
Nommée à la tête du domaine de Versailles en 2011, Catherine Pégard débarquait dans un contexte particulièrement tendu. Le château, alors en proie à des difficultés financières avec un déficit de 30 millions d’euros, nécessitait une profonde restructuration. Son profil atypique – ancienne journaliste politique et proche collaboratrice de Nicolas Sarkozy – avait immédiatement suscité des réactions mitigées.
Les réactions à sa nomination :
- Pour : « Une gestionnaire pragmatique pour redresser les finances » (Le Figaro)
- Contre : « Une politisation inquiétante de la culture » (Libération)
- Neutre : « Elle devra prouver sa légitimité culturelle » (Le Monde)
La transformation en profondeur du domaine
Durant son mandat, Catherine Pégard a mené une profonde modernisation de l’institution selon trois axes principaux :
Une priorité réussie
Lorsque Catherine Pégard prend les rênes de Versailles en 2011, le domaine affiche un déficit alarmant de 30 millions d’euros. Sa première bataille sera financière. En moins de deux ans, elle parvient à rétablir l’équilibre budgétaire grâce à une stratégie multidimensionnelle : révision de la politique tarifaire, développement des locations événementielles et optimisation des ressources.
Les recettes billetterie connaissent une hausse spectaculaire de 40%, passant de 120 millions d’euros en 2011 à 212 millions en 2023. Cette performance s’appuie notamment sur une diversification des publics, avec une augmentation notable des visiteurs étrangers et des groupes scolaires. « Nous avons dû repenser complètement notre modèle économique sans sacrifier notre mission culturelle », expliquait-elle lors d’un entretien au Monde en 2018.
Versailles à l’ère du virtuel
Le lancement du programme « Grand Versailles Numérique » en 2015 marque un tournant dans la médiation culturelle. Catherine Pégard impulse une véritable révolution digitale avec des applications de réalité augmentée permettant aux visiteurs de revivre des moments historiques clés directement sur leur smartphone.
Des visites virtuelles en 360° rendent le château accessible aux publics éloignés ou à mobilité réduite. « L’objectif n’était pas de remplacer l’expérience physique, mais de la compléter et de l’enrichir », précisait le directeur des nouvelles technologies dans une interview à Télérama. Ces innovations contribuent à attirer un public plus jeune, avec une augmentation de 25% des visiteurs de moins de 30 ans entre 2015 et 2020.

Entre tradition et modernité
Le mandat de Catherine Pégard se distingue par des réalisations architecturales et culturelles ambitieuses. L’ouverture en 2021 de l’Hôtel du Grand Contrôle, premier établissement cinq étoiles dans l’enceinte du château, fait date. Ce projet mené avec le groupe Airelles valorise le patrimoine tout en générant des revenus substantiels.
La restauration complète de la Galerie des Glaces, achevée en 2019, redonne tout son éclat à ce joyau du patrimoine. L’exposition « Versailles Revival » (2019) attire quant à elle 540 000 visiteurs, établissant un record pour une exposition temporaire. « Chaque projet devait concilier excellence historique et attractivité contemporaine », soulignait Catherine Pégard lors de l’inauguration des nouveaux espaces restaurés.
L’envers du décor
Malgré ces succès, le mandat de Catherine Pégard n’a pas été sans controverse. Les conditions de travail des employés font l’objet de vives critiques, culminant avec la grève de 2016 qui paralyse le château pendant plusieurs jours. Le scandale des « fêtes secrètes » organisées pendant le confinement de 2020 éclabousse l’institution, révélant des pratiques jugées hypocrites par l’opinion publique.
La politique tarifaire est régulièrement accusée d’élitisme, avec des billets d’entrée atteignant 27 euros en haute saison. « On a l’impression que Versailles se transforme en parc d’attractions pour riches », déplorait un visiteur dans le livre d’or en 2022. La multiplication des événements privés (mariages, galas d’entreprise) alimente également les craintes d’une « marchandisation » du patrimoine.

Le nouveau défi saoudien
Ce défi inédit, qui mêle enjeux patrimoniaux, diplomatiques et de développement territorial, interroge autant qu’il fascine, posant la question du rôle des experts culturels occidentaux dans la mise en valeur du patrimoine moyen-oriental. Entre opportunité professionnelle et challenge éthique, cette mission place Catherine Pégard à l’épicentre des nouvelles dynamiques de coopération culturelle internationale, tout en la confrontant aux complexités politiques et sociales du royaume saoudien.
Missions clés :
- Développement des infrastructures culturelles
- Formation des professionnels locaux
- Organisation d’expositions internationales
- Médiation entre cultures française et saoudienne
Enjeux :
- Conciliation des valeurs culturelles
- Respect des droits humains
- Préservation du patrimoine local
- Attractivité touristique
Un héritage versaillais en débat
Bilan positif :
- Santé financière rétablie
- Fréquentation en hausse (+42%)
- Infrastructures rénovées
- Rayonnement international accru
Points critiques :
- Marchandisation du patrimoine
- Conditions sociales du personnel
- Accessibilité financière limitée
- Excès d’événements privés